Ce n’était pas prévu à l’horaire de Vie paresseux
adopté depuis les 12 derniers mois. Du moins pas aussi volontairement! Mais
voici ce qui arriva, ce matin-là…
« … À l’heure où, habituellement, j’étais
encore enfouie sous l’édredon, j’étais sortie en pyjama, déplacer mon véhicule
pour donner une chance à Celui qui venait pousser un peu plus loin, la poudre blanche
s’étant étendue de tout son long et sans retenue, dans le vaste stationnement.
Pour ne pas être en reste des
autres locataires de l’immeuble qui eux, le faisaient systématiquement. Question
de m’adapter aux règles non dites, non écrites…
Je me disais aussi, que ce serait peut-être mal vu,
si je restais plantée là, du haut de mon deuxième étage, à me perdre d’un regard
énamouré, vers cet horizon à peine teinté…
Quelle surprise lorsqu’à l’extérieur, je constatai
avec bonheur comme le Temps était doux. Inspirée, je m’empressai de m’habiller
et pris la direction de la ville. À pied!
Rues faisant, je me rappelai les matins blancs de
Kuujjuaq, la douceur de ses froids secs sur ma peau, la zénitude de son silence
des débuts de journée.
Je me souvins combien j’aimais descendre la longue
côte vers le village, admirant tantôt le soleil qui se pointait, tantôt fonçant
tête baissée dans un brouillard de neige folle.
Tout s’arrêtait. Je devenais une Blanche Pronovost
moderne, sans Temps. Ni traîneau ni patients…
Dans ces moments, je prenais conscience de cette
passion qui sommeillait tout au fond de moi. Probablement, la même qui se logeait
dans le bas du ventre, de tous ceux qui osaient un jour, se déplacer vers cette
indomptable et sauvage toundra.
Toundra qu’à grand coup de courage, seuls les
Inuits avaient si bien su apprivoiser et par ricochet...
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