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J’ai longtemps rêvé…



… d’une maison dont le vert tendre se mêlerait avec les effluves d’un fleuve. Je la rêvais, forte et fière, droite et belle, coincée entre eau et montagnes, avec juste ce qu’il fallait d’horizons lointains. Juste ce qu’il fallait de cachet, de coquetterie.
 
Cette maison vivait, réelle, à St-André-de-Kamouraska. « Qu’est-ce que tu irais faire à St-André-de-Kamouraska ma pauvre petite fille? Y se passe absolument rien là-bas… » que m’avait dit Tante Paula, native de Rivière-Ouelle. 
Donc elle, elle savait de quoi il en retournait… 

J’avais ri de sa remarque parce que moi, j’y étais déjà, assise sur la galerie avant, à attendre les prochains touristes qui s’arrêteraient le Temps d’une jase, le Temps d’une nuit.

J’en aurais fait un gîte avec un spécial accès gratuit pour les Madelinots. Je l’avais promis à Madame Cyr…

Quand les gens de passage auraient retiré leurs bottines, ils auraient glissé leurs petons dans des pantoufles à poils longs. Je les aurais conduits à leur chambre, celle au visage ouvert sur le Fleuve. Leur aurait expliqué les non règles, leur aurait parlé du Bonheur, du Temps retrouvé, de l’espace et de l’air marin…

Ils se seraient installés et seraient venus me rejoindre au rez-de-chaussée pour l’apéro. Parce que je leur aurais aussi offert le couvert… Vu qu’à St-André-de-Kamouraska il n’y aurait « absolument rien eu d’autre à voir, à faire… »

Rêve fou, rêve mis de côté. Et si j’en déblatère ce soir, c’est que je me suis décidée. Je resterai pour la prochaine année, ancrée dans mon Abitibi. J’irai bercer les peurs de Papa Fitzsou, je prendrai le Temps de caresser la vieille tête de Méo et je n’oublierai pas de remercier Qui de droit, de m’avoir aidée à prendre enfin une décision...

Pour mes Amis du Nord, Inuits et autres, une place sera disponible en tout Temps si l’envie vous prend de venir découvrir mon coin de pays... 

Pendant ce Temps, je continuerai, à croire en …

… la maison de mes rêves…

*Les noms sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ne sauraient être qu’un heureux hasard (!)…


Photos du Proprio, prises sur leur site il y a déjà quelques années.

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