Passer au contenu principal

Messages

Affichage des messages du septembre, 2014

Jobie Tukkiapik

C’était le soir du Commandant Piché. J’attendais patiemment que la horde de demandeurs d’autographes aient fini de faire la queue afin de me présenter à mon tour avec Caramel .   Tout ce temps, un homme à fière allure se tenait derrière moi. Après l’avoir bombardé de coups d’œil à répétition, je me décidai enfin à plonger … «  Are you Jobie Tukkiapik ? » lui demandais-je un brin hésitante. «  Yes I am  » me répondit-il avec un sourire. «  Why ? » Et de lui baragouiner dans mon anglais brinquebalant, que j’avais entendu parler de lui par mon Grand Frère, qui lui aussi, avait déjà piloté pour Air Inuit, et bla-bla-bla, bla-bla-bla, bla-bla-bla… ( texte facile à écrire qui ne résume en rien tout ce que j’ai pu lui dire en cinq minutes …) J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles, plus impressionnée que j’étais, d’être à côté de cet homme ( qui, soit dit en passant, est le président de la Société Makivik et président du conseil   First Air ) que d’être à trois pas

Les deux font la paire

Misère! La superbe paire de boucles d’oreilles, souvenir de mon passage professionnel dans la petite communauté algonquine de Pikogan venait de se briser. Non pas abîmée, juste séparée. Ce n’était plus qu’une paire de rien …   L’histoire… « ... J’avais rendez-vous avec le Copain-connu-à-Aupaluk pour une soirée souper-cinéma. Première des choses : alors que je venais à peine de quitter le Centre de Santé , et après avoir fait un court arrêt à Tivi Galleries , je me dirigeai vers l'Auberge, le sac à dos plein à craquer de tout ce que j’avais besoin pour combler un trente-quarante-cinq minutes d’attente. Je me rivai tout bonnement le nez sur la porte.  «  S’cusez M’dame mais on est fermé. Y’a plus d’électricité dans la moitié de l’Auberge . »  C’était il y a une semaine. Penaude j’avais repris le chemin de la maison… Avais-je d’autres choix?... Deuxième des choses : ce soir-là, vers dix-huit heures, on avait sonné à la porte. Le Copain-connu-à-Aupaluk, inqu

Bombe

On en avait entendu parler entre les buissons rabougris du Nunavik. La nouvelle avait filé entre les arbustes de thé du Labrador et les cotons ténus. Elle avait bifurqué par les marais, s’était enfargée dans le lichen pour aboutir, finalement et comme de raison, à la télévision.   «  Le Ministre de la Santé abolit les Agences de Santé . » Tiens, tiens… Durant mes trente-six années de pratique, cette organisation est passée de « Conseil régional de la Santé et des Services Sociaux » (CRSSS, prononcer « Cress »), à la Régie Régionale de la Santé et des Services Sociaux (RRSSS) pour finir en 2004 en « Agence de la Santé et des Services Sociaux » (ASSS). Seule, celle du Nunavik avait gardé le nom de Régie. Question de politique, de Convention. D’accords… Entre le gouvernement et le Nord Québécois… Qu’adviendra-t-il de tous ces travailleurs? Ils seront rapatriés sous une nouvelle appellation? Oh… et puis, non… Je n’entre pas là-dedans. Terrain boueux, comme le sol