Un
jour de 1930, Théo était à nettoyer l’étable quand, sortant avec une brouette bien
pleine, il s’arrêta un instant pour observer un avion traversant le ciel. Ça
arrivait de plus en plus souvent d’en voir entre Amos et Vald’Or. C’était en
partie à cause des prospecteurs qui utilisaient ce moyen de transport pour se
déplacer entre leurs différents sites de prospection.
« Si
je pouvais apprendre à parler l’Anglais un jour, je pourrais peut-être arriver
à piloter ça, un avion de même. » se disait Théo. Mais ses débuts dans la rude
vie des adultes ne lui permettraient pas avant plusieurs années d’accomplir son
rêve.
Le
père de Théo était un journalier. Il allait là où il y avait du travail en plus
de prospecter de temps en temps. Un jour qu’il travaillait à faire du bois à la
mine de Sullivan, la « Stabel », comme on l’appelait, l’un de ses
chevaux se blessa et il demanda à Théo de venir lui porter l’un de ceux qui
était resté sur la ferme.
Théo
remplit sa besace et prit la route en passant par St-Marc où il s’arrêta pour
la nuit chez l’un de ses oncles. Le lendemain, il repartit en même temps que ses
cousins et parcourut les soixante kilomètres, moitié marchant à côté de son cheval,
moitié en le montant.
Une
fois rendu sur place, quel ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit son père
lui dire qu’il le retournerait en avion. Il n’osait y croire. Enfin, il allait
voler.
Il
fallut peu de temps pour que le pilote lui fasse signe de se glisser à l’avant
de l’appareil alors que ce dernier se hissait derrière et lançait le moteur.
Pour
Théo, ce jour resterait gravé à jamais dans sa mémoire...
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