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Marie-Ludivine, Havre-aux-Anges (13)



Dès le lendemain de sa « fin de non-recevoir» par la mine de Timmins, Théo se fit engager comme chauffeur pour la compagnie "Taxi Brunet". En quatre jours, il dut apprendre à parcourir cette ville, qui à l’époque, comptait quelques 15 000 habitants.

Pas trop évident…

Il apprécia faire les raccompagnements du quart de jour mais en contrepartie, les nuits lui furent pénibles. Transportant régulièrement des clients ivres, il lui arrivait de se faire menacer ou encore les clients grisés par l’alcool, lui faisaient faussement accroire qu’ils avaient de quoi payer. Une fois à destination, devant leur manque de collaboration, Théo devait les ramener à la base de taxi, tenter de leur faire acquitter la course ou en dernier lieu, appeler le patron pour qu’il s’en mêle.

Faut dire que Théo était de petite taille et n’avait pas la corpulence pour s’imposer à ces récalcitrants enivrés. Quelques mois plus tard, sans regret, il tournait la page de son métier de chauffeur de taxi pour aller travailler comme livreur pour le « CNC », la plus grosse épicerie qu’on trouvait à Timmins… dans le temps!

Il y resta jusqu’au printemps de l’année suivante. Il revint en Abitibi, riche seulement, de ses expériences de vie. Il retrouva avec bonheur, la maison familiale remplie d'une grouillante marmaille . Son père était de retour, mais les revenus de la ferme demeuraient malheureusement, toujours aussi minces.

À son grand regret, il dut reprendre la route des mines pour finalement aboutir à la « Molybdenite » du village de La Corne.

La mémoire pouvant parfois jouer des tours (tout le monde sait ça), nous dirons simplement qu’on en était rendu presque à la moitié des années quarante… Et que déjà il avait oublié, qu’il avait un jour déclaré, qu’il ne travaillerait plus jamais dans les mines!

Ce que l’on peut retenir et dire, c’est qu’il avait du cœur au ventre le Théo. Et à travers ses mémoires, je crois enfin comprendre, ce qu’il nous a répété tout au long de son existence :

« Dans la vie on ne fait pas toujours ce que l’on aime, mais il faut apprendre à aimer ce que l’on fait. »

Cré Théo va!...

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