La neige avait tout
recouvert en une nuit. Finies les transparences trompeuses de la glace sous les
pas : maintenant, elle se jouait de nous, se cachant sous la poudre d’un
blanc bleuté.
Kuujjuaq se faisait cosy
et malgré l’heure matinale, insinuait d’allonger la nuit avec un farniente au
lit (et j’ajouterais si
j’avais le choix, de préférence collée sur un torse velu…)
Je
devais encore être à rêver toute éveillée… Il était temps de me lever…
Bizarrement je n’étais pas
affamée comme j’en ai l’habitude le matin. Comme si la nuit m’avait
rassasiée, mine de rien. Allez hop! Je
me forçai tout de même à avaler une petite bouchée…
Pour
la route… ;-)
Dehors, l’air avait
suspendu son souffle le temps que je traverse les deux espaces de stationnement
me séparant de la porte à l’œil magique. Je traînais le pas de peur de tomber.
Et même à cela, la marche était hasardeuse. La nature et le village encore assoupis,
tout baignait dans cette étrange lueur précédant le lever du jour.
Pour vous, tout juste à l’arrière
de chez-moi, j’immortalisai le moment, celui s’exposant au regard neuf que je
portais sur mon nouveau quartier.
Vous
êtes loin d’en avoir fini avec mes nouveaux rochers, épinettes et brins d’herbe…
« Bleuté hivernale », Kuujjuaq, novembre 2013
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