Passer au contenu principal

Messages

Affichage des messages du mai, 2013

Série « fantasmes » (suite et fin)

Fantasmes d’activités récréatives…     « … Le sentier s’étire en un long ruban de verdure, droit devant. Les pendants d’oreilles des arbres se couchent au-dessus du gravier jusqu’à le toucher. Le soleil se joue des trous laissés par les feuilles qui refusent un certain rapprochement. Le vent bruisse le tout et transporte de gauche à droite les senteurs parfumées de l’été. Je roule à vélo depuis déjà 50km. Je longe la Rouge qui déboule ses rapides sans jamais regarder derrière. Lorsque j’atteindrai mon point d’ancrage, je glisserai le kayak rose dans ses eaux claires et je pagayerai, toujours droit devant, le ruisseau qui se jette dedans. Mes muscles suivent la cadence, aucune douleur à mes satanées jambes depuis que je… … Je ne suis pas en vacances, je suis retraitée. Depuis six mois maintenant. Depuis six mois, mon corps ne revendique plus le droit de me faire souffrir. Je n’ai plus les articulations continuellement contractées, j’inspire en grand, j’expire le « méchan

Série « fantasmes » (suite)

Fantasme créatifs …     «  … Je pousse la porte du petit atelier situé tout juste derrière le chalet que j’habite maintenant depuis quelques mois. À l’intérieur, les murs sont tapissés de tablettes bondées d’objets hétéroclites. Des pots de verre de différents formats, gardent précieusement les minuscules objets ramassés ici et là. Dans l’air flotte de micro corpusculaires particules de poussière ainsi qu’une odeur de sciure fraîchement retombée. Je m’empresse de glisser une bûche dans le poêle. Dans une quinzaine de minutes la chaleur qu’il fournira fera fuir l’humidité de l’automne.  Sur l’établi, les outils m’attendent dans un fouillis ordonné: la scie à chantourner, l’étau, la sableuse, la perceuse avec ses mèches si petites qu’on dirait des têtes d’épingles. Le marteau et ses clous nains, les pinces de tout acabit, les pots de colle, les restes de baguettes de bois… Je m’installe sur le tabouret au siège de cuirette noire déchirée, après avoir retiré la toile re

Série « fantasmes » (suite)

Fantasme de carrière…   «  … Je suis assise ( décidément, je me vois travaillant assise !!) derrière un grand bureau bondé d’outils… d’enseignement. À peine trente minutes depuis mon arrivée, que déjà j’accueille mon premier Client…   atteint de diabète de type 2! Il vient tout juste de recevoir son diagnostic. Dans ce milieu de travail ( idéal ), on ne niaise pas avec la prise en charge : aussitôt sorti du bureau du médecin, le Client nous apporte sa requête. Je suis donc en mesure de dédramatiser rapidement avant que l’affaire ne monte en graine… et prenne une ampleur monumentale. ;-) Ce matin, juste pour Lui, je sors l’artillerie légère, mon plus beau sourire et ma voix doucette et je commence à lui parler de… la température. Surpris il me regarde sans comprendre. Au fil du Temps, tranquillement, je me rapproche de lui avec l’aide de mon Ami Prochaska … Par la fenêtre orientée plein sud, le soleil nous touche de ses rayons et illumine la noirceur du diagnostic. 

Série « fantasmes »

Tut, tut, tut… Je vous entends penser jusqu’au Nunavik!… Chuuutt! Ce n’est même pas de cela que je veux vous parler… Définissons tout d’abord le mot en tant que tel : «  représentation imaginaire liée à des pulsions et à des désirs inconscients  »*. Voilà ce que ce sera : une description au présent, les sensations éprouvées, les réactions corporelles, les souvenances, la réalisation du rêve… Vous me suivez?... Un simple exercice quoi!   Fantasme au travail…  « … Je suis assise derrière une grande table de travail où sont sagement empilés tous mes dossiers, du moins au plus pressé. Sur le haut d’une pile se trouve la copie d’un tableau Excel remplie de couleurs et de chiffres. Devant, le Grand Livre dont je vérifie attentivement chaque entrée. C’est tellement silencieux dans la pièce qu’on y entendrait voler l’un des nonilliards** d’insectes piqueurs qui réussissent à survivre dans la fraîcheur Nunavimmiut.  À ma gauche, la calculatrice attend son tour. Aujourd’hui le

Mots de l’au-delà

« … Écoute ces mots qui vibrent sur les murs du mois de mai. Ils veulent dire la certitude que tout peut changer un jour…    … Viens, je suis là, je n’attends que Toi… Tout est possible, tout est permis... Sans projet et sans habitude… Nous prendrons le temps de vivre, d’être libres… Amoureux de la nuit qui renaît chaque jour… Nous dormirons ensemble dans un monde réinventé à notre image… Si tu veux le garder…  … Le vent de l’histoire a tourné… C’est lui qui portait dans ses mains la fleur d’amour cueillie dans ton jardin… Savait offrir des fleurs… Tu me diras que j’ai tort de rêver…  … Passe, passe le temps, il n’y en a plus pour très longtemps… C’est la neige qui fond, c’est le souffle du vent au sommet des collines… Il y avait un jardin, une maison, des arbres… et un petit ruisseau… Y découvrir des fleurs qui n’avaient pas de nom… J’appartiens à la famille des tournesols…  Où est cette maison… que je cherche encore… J’ai les clés du futur… On peut ouvrir ma po

Ça m’a été conté

J’avais adopté à l’aller, le pas d’une marcheuse chevronnée, faisant fi de la neige et du vent me fouettant le visage. J’atteignis ainsi rapidement la galerie d’art, ce qui me laissa amplement de temps pour secouer les tapis et sortir les rebuts avant que ne se pointe le premier client. Je réussis même à capturer une bonne partie de la poussière dès la première heure. La journée serait longue.  Elle le fut...   En fait, elle défila comme à l’accoutumée, un peu tranquille, un peu entrecoupée. Clients et ménage en prirent soin. Je répondis à tous et chacun, avec le zèle d’une personne rouillée d’expérience en matière de vente. J’avais décidé de ne pas y mettre mon grain de sel…  La paresse s’étant emparée de moi au cours du Temps, en fin d’après-midi j’osai quêter une occasion pour revenir chez-moi. J’entamai la conversation avec quelques incohérences anglophones avec mon Collègue ponctuel. J’avais un but : le cuisiner concernant une histoire s’étant déroulée le 1 er