Ça faisait bien quelques
jours que ça n’allait plus. Il était devenu soudainement muet et passif et même
la souris n’arrivait plus à éveiller en lui quelques sursauts de vie…
Même pas
un p’tit bruit…
Sur recommandation du Spécialiste
consulté quelques jours auparavant, je l’avais
déplacé le matin même pour le faire examiner. Son état m’inquiétait à ce point
et ça dépassait mes connaissances. Je voulais m’assurer qu’il obtiendrait les meilleurs
soins qu’il était en droit de recevoir au Nunavik.
Sept heures plus tard…
Nous venions tout juste de
revenir à la maison. J’ai commencé par le sortir de son habillement improvisé
et le déposai tout doucement... Je m’assurai qu’il reposait bien à plat avant
de m’agenouiller à ses côtés. Ce n’était pas pour une quelconque muette prière.
Il le fallait, simplement. Je me déplaçais le plus lentement possible autour de
lui. Je ne voulais pas le bousculer, ni brusquer son retour. Mon seul but était
de lui laisser du Temps, celui de revenir à la maison.
Dans sa maison…
J’avais l’impression d’être
au chevet d’un grand malade. J’avais le cœur fébrile de faire un faux mouvement pouvant entraîner d’incommensurables et immédiates conséquences. Sans
savoir pourquoi, j’avais l’impression que je devais marcher sur des œufs…
Façon de parler…
Puis tout s’est déroulé
rapidement : après quelques manœuvres il est spontanément revenu à lui. Je le retrouvai tel
quel, fidèle compagnon.
Alors je me suis assise et me suis mise à écrire…
photo:"Parcimonie", Kuujjuaq, décembre 2012
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