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Ce cri


J’avais choisi d’aller au cinéma, malgré le fait que je devrais remonter les côtes  « by myself »par-après. J’allais y visionner le film pour enfants dont j’ai depuis, oublié le nom… une fois de plus! C’était hier…

Alors que défilait sous mes yeux l’histoire presque image pour image du film de Desjardins « Erreur boréale », je vis entrer une personne à la démarche hésitante, se hissant péniblement une marche à la fois, jusqu’à ma hauteur où là, elle lança un cri retentissant… 

Ce cri

… un prénom qui a résonné dedans mon cœur jusque tard dans la nuit… Cri d’angoisse, d’appel, de désespoir… Cri d’une personne enivrée par une probable platitude de vie, essoufflée d’une solitude, gavée d’un trop plein de trop peu…

Ce cri

… qui m’a perforé l’esprit d’une réalité que trop peu ne voit, trop peu ne travaille… à y voir…

J’ai remonté les côtes, après ce film ahurissant présentant une ville de plastique où l’on interdisait d’y faire pousser des arbres. J’ai remonté les côtes, me disant que dans ces maisons devant lesquelles je traînais mes savates rose-usées, se terraient peut-être, parfois, la misère, la peine, le désespoir…

Et moi je n’avais rien de mieux à faire qu’à savourer ce bonheur d’être dehors à cette heure tardive légèrement maquillée d’un semblant de fin de journée…

Quelle accablante contradiction…

Photo :  « Vert d’espérance », Kuujjuaq, juin 2012


Commentaires

matin d'automne a dit…
Merci pour ta description si réelle. Je me suis retrouvée 10 ans en arrière. Je n'ai pas entendu de cris mais j'ai vu des regards vides. J'ai vu de très jeunes enfants prendre les mégots de cigarettes que le personnel de l'hôpital jetait après avoir fumé quelques "pofs". J'ai vu des enfants courir d'un toit à l'autre et se maintenir sur le bord pour défier le vide et la mort. J'ai entendu des batailles, des pleurs. J'ai vu la tristesse d'un blanc qui aimait ce peuple et qui est allé décrocher des jeunes qui n'en pouvaient plus de cette vie.
Et je me rappelle avoir marché sous un soleil de minuit en pensant aux ancêtres de ce peuple qui devaient pleurer en regardant cette misère.
Il y a tellement d'erreurs qui ont été commises! Et le beau "plan nord" n'arrangera rien. L'argent et le pouvoir sont roi et maître. Je l'ai encore vu dernièrement... Avec tristesse et impuissance car ceux qui ont le vrai pouvoir ne font rien.
Comme tu vois, tu m'as fait entendre le cri....
Je crois qu'il faut avoir osé au moins une fois, sortir de nos vies confortables de Québécois sudistes pour comprendre vraiment.
Mais même une fois rendu ici, on croise des gens venus gonfler leur compte en banque plus qu'autres choses. Ils oublient le pour Qui ils sont ici. Ça aussi c'est triste.
Tous ces "power tripeux", maladie dont semblent souffrir une partie; ces egos en mal d'existence au Sud venus se faire "je, me, moi" au Nord...
Pendant ce temps, des gens attendent des services, attendent que nous leur demandions de "nous montrer comment faire notre travail" pour qu'eux si retrouvent... Et non pas pour que nous, nous nous y perdions...
Je suis d'accord avec toi que le Plan Nord sera la prochaine grosse bêtise humaine que les Québécois porteront envers les habitants du Nunavik, leur culture, leurs ressources...
Je ne veux même pas écrire "Histoire à suivre"...
Bon dimanche mon Amie xoxoxo
Jeannot a dit…
Bonjour...

Je partage vos propos et c'est un peu pour cela que je cogne ma casserole et vais marcher dans les rues chaque soir... Indignation dans le coeur contre ce pouvoir immoral...

salut... Gens de coeur
Mais Jeannot, les casseroles étaient au départ, pour les frais de scolarité non?
Je crois que le Plan Nord est un autre débat...
Ça et la façon dont le gouvernement dirige les dossiers, peu importe le nom du parti... Restera toujours le fait que c'est l'argent qui mène le monde...
Jeannot a dit…
Salut fitzsou...

Oui pour les casseroles et les étudiants mais ce sont les mêmes personnes qui jouent avec les ficelles...

Le Plan Nord est une comédie d'un élite qui se fout royalement de ses habitants et de l'impact encourru... On verra plus tard se dit-on...

J'ai un ami qui signe des contrats avec les cies et les ministères pour faire travailler un pourcentage de ses confrères autochtones et ils ne tiennet même pas leur signatures (ministère et cie) sous différents prétextes plus ou moins importants...

Regardons ce qu'on vient de faire avec l'Île d'Anticosti et ça augure mal pour le grand projet du nord...

Bye Ange qui constate

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