Jour blanc… C’est vraiment ce qui m’est venue en tête alors que j’empruntais le petit sentier pour me rendre au travail ce matin. La neige aveuglait, tellement elle n’étendait que sa blancheur opaline…
Ça, c’est si je gardais les yeux baissés sur ma route...
Tout autour, flottaient des fantômes d’arbres rabougris par le Temps, stigmatisés par l’hiver, coupant de leurs longs bras desséchés, la pureté…
Si j’élevais le regard à la hauteur de mes espérances, alors là j’y percevais le feeling de mes nombreux « si » printaniers…
Si tracée elle était, j’avançais tout de même à pas feutrés et prudents, sur une route dont j’ignorais la solidité. Chaque mètre parcouru laissait derrière, une trace de Moi…
Deux traces de Moi…
Si je mettais le pied un peu à côté, j’enfonçais automatiquement de quelques centimètres dans une mer de sel glacé. Du gros sel… Si je posais le pied à l’aveugle, perdant du coup les repères terrestres, je risquais la torsion de mes fragiles genoux, comme ça, tout bonnement, à sept heures moins le quart, au milieu de nul part…
Curieusement, j’ai su surfer sur cette étendue de Vie, épisode glacé issu du lot des précédentes années.
Difficile à suivre, ce dédale de mots, mais moi je suis...
Comme dans Suivre et Être…
photo : « Whiteout », Kuujjuaq, mars 2012
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