… c’est soi-même, sain et
sauf. » (Proverbe Persan)
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sur le 19 juin
Winnipeg, Manitoba – Dryden,
Ontario (350 km)
« … J’ai commencé la
journée en jasant avec un couple de jeunes québécois, voyageant "sacs à dos" et ayant
passé la nuit au « Guest House ». Ils traversent le Canada. Comme ça.
Pour le fun. Elle, elle étudie à Laval en biologie. Lui, je ne m’en souviens
plus… Deux beaux jeunes aux questions existentielles aussi
« existentielles » que : « Où va-t-on coucher ce
soir? »…
A suivi la visite de la
maison de Gabrielle Roy avec Colombe, ma guide francophone. Super inspirant et…
Finalement, difficile à décrire le feeling d’Être, en ces lieux…
13 :33- Je crois qu’il
y a eu un gros accident droit devant. Le trafic sur la 1-E, se fait à pas de
tortue. Je suis à la limite Manitoba-Ontario…
14 :33- Ben non! Ce
n’est pas un accident, c’est un barrage d’autochtones revendiquant je ne sais
quoi… Sur place, quatre voitures de police manitobaine contre trois ontarienne.
Les gens sourient. Tout se passe calmement…
Fin de journée- Il a plu de
Winnipeg à Dryden, Ontario donc… je ne camperai pas, je « motel-erai »…
Dryden – La ville se déploie
sous l’originalité : des bancs peinturlurés, un kiosque tout en mosaïque,
un orignal géant, un hôtel de qualité (sic)…
Je suis attablée au
« The Central Restaurant ». Mon Alexander Keith’s est fraîche et
s’accorde avec le décor vintage de l’endroit : bouquets artificiels
colorés, table en mica marbré vert, banquette de cuirette dans les mêmes tons,
séparations des « box » en préfini brun chocolat à nœuds… Voyez-vous
le genre???...
Il ne manque que les petits
jukebox du Temps du café Radio à Amos et ça y est, c’est un retour dans le
Temps!
Mais les gens ici sont
souriants et semblent heureux. Je suis l’intruse dans leur environnement figé
dans le Temps, leur quotidien. Qu’ai-je à avoir toujours ce besoin de luxe
et/ou de confort « confortable »? Je crois être, malgré tout, encore
capable d’apprécier les lieux qui ont du vécu et les gens qui y ont participé.
Et à
ce point de ma Vie, je pourrais oser
cette question : « Qu’espérais-je découvrir tout au long de
cette route, que l’Abitibi n’ait pu déjà, me faire connaître?... »
Dans « mon »
resto, il y a une Dame de plus qu’un certain âge, courte et courbée, voûtée des
épaules, à la mise en pli sans faux pli ni décoloration. Elle a la voix enrouée
d’une personne ayant quatre-vingt années d’expérience… comme fumeuse!!!
Mais… elle est toujours, à
ce jour, à s’affairer à servir ses clients. Pas de farce! Elle est vraiment belle
à voir aller…
… Je constate que la
majorité de la clientèle est autochtone. Je gagerais que Dryden est une communauté.
Qu’est-ce qui me ramène toujours à choisir ces endroits (Medecine
Hat, Indian Head, Sturgeon Falls)? Lesquels, j’avoue, ne me
déplaisent aucunement. Est-ce le fantôme de mon arrière-arrière-grand-mère qui me
guide???...
L’art
de créer des liens – Je déambulais sur l’une des rues de
Dryden, à la recherche d’un resto. Au hasard d’une traversée à un coin de rue,
j’hèle une Dame venant en sens inverse.
Elle avait sur le menton, un
diachylon qui lui faisait une drôle de façon. Elle m’indiqua « le
chinois », mais aussi le « populaire » où elle se rendait.
« Je vais vous
suivre » que je lui dis. Ce que je fis.
Sur place, nous prîmes deux
places différentes. Elle attendait une Amie, moi l’Ennui. Quand plus tard, elle
se dirigea vers la caisse, je levai les yeux vers elle. Et d’un signe mutuel de
la main, nous nous sommes saluées, comme le font les vieilles connaissances.
Connivence…
Je me sens comme devaient se
sentir les hommes quand ils « sortaient du bois » après de longs
mois : assoiffée de gens, d’autres senteurs, d’ivresse…
Au moment d’écrire ces
lignes, je me sens pleine « comme un boudin »… »
"Chère Gabrielle, ...", St-Boniface, juin 2015 |
"Plus grand que nature", Dryden, juin 2015 |
"Euh... à vendre???...", Dryden, juin 2015 |
"Kowality hein?", Dryden, juin 2015 |
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