Passer au contenu principal

« La colère gronde… »



C’est le titre que j’avais choisi ce matin, chemin faisant. Rien ne m’avait préparée à ce que je vivrais 9 heures plus tard…
 
Je savais que nous, la gang de yogis, devions nous retrouver à l’extérieur pour notre séance hebdomadaire, pratiquée en temps normal, dans les locaux de la Régie. Le rendez-vous était : dix-sept heures quinze, sur le côté de l’édifice. 

Dix-sept heures trente : tout le monde est là. Le Club des 5 se dirige lentement vers la colline tenant lieu de frontière terrestre entre Nuvuuk Bay et Fairview Crescent. Nous suivons le sentier prenant naissance entre les maisons bleues et grises, les voisins. Serpentant jusqu’à la cime, il nous mène tout droit à un premier plat juste assez vaste pour accueillir nos tapis bleu-rose-gris-noir. 

Rapidement, on s’étend sur le Nunavik… 

C’est à ce moment que l’envoûtement débute. Comme une toile trop belle, les détails prennent place. Le soleil brille sur un effiloché de nuage, déposé dans un écrin de ciel impeccable. La rivière dévoile le bleuté de ses eaux. Les rochers s’étirent de gris, jusqu’à en fendre l’horizon. Le vent joue dans nos cheveux, déjouant du coup le vol des moustiques apparus subitement, avec le beau temps persistant…

Malheureusement. 

Les moustiques, pas le beau temps…

« Inhale…Exhale…»*

La voix sortant du I-Pad posé directement sur le roc, nous « torsionne » l’imaginaire. Les mouvements se succèdent, saccadés, hésitants, insolents même, dans cet environnement… Je tiens la pause, pied droit devant, genou plié, jambe gauche allongé vers l’arrière… Difficile, j’oscille, vacille…

« Inhale…Exhale… »*

Je tente de suivre, et le mouvement et le courant… Un court moment, je suis déconcentrée par un Twin-Otter, qui vient, revient… Nous aurait-il vu?... Je médite, le visage levé vers le soleil, les yeux grands ouverts sur cet instant. Pure magnificence… Namasté

« Inhale…Exhale… »*

Il n'y a plus de colère en moi...
Y’en a vraiment plus…

* en anglais dans le texte

« L’horizon d’une frontière », Kuujjuaq, juin 2014

Commentaires

Le factotum a dit…
Ici, beaucoup trop de moustiques pour une sortie extérieure yogiste.
Ne vous en faites pas, on ne paie rien pour attendre!!!!

Messages les plus consultés de ce blogue

Acculée au pied d'un mur...

... Vendredi soir: je suis accroupie au bas de cette immense porte de plexiglas refermée sur les secrets d’années de vie d’un commerce devenu fantôme... ... J’ai le visage tourné vers ce soleil, à en gober jusqu’au dernier atome d’énergie qu’il peut me fournir en cette fin d’après-midi automnal... ... Suis en baisse... Heureusement, P’tit Bonheur et Méo se trouvent près de moi... Fidèles amis... Le « Nous vous donnerons une réponse, au plus tard la semaine prochaine. » est maintenant chose du passé... et comme le « temps n’est rien »... alors, ne me reste plus qu’à attendre « LA » bonne semaine prochaine!!!... Mode attente, une fois de plus... Est-ce que le simple fait d’avoir passé l’entrevue téléphonique suffira à m’avoir fouetté suffisamment les sens ( et le sang ) afin que je poursuive ici ma route, dans le quotidien de mon « petit fond de rang »??... ... À suivre... Comme de raison... Mais voilà! Il me semble que ce soir, j’en ai ma claque de me sentir raisonnable. D’être « comme

Eau et écorce: l'affaire est chocolat!

« … J’avais prévu le coup : l’alarme devait m’extirper de mon sommeil avant même que l’aube ne se pointe. Il y allait de la qualité de l’eau… 3 :45h- Ça en était terminé de ma nuit de rêves sans fin. Il était Temps de sauter dans mon jean et d’enfiler un coton ouaté. Pâques m’attendait… 4 :20h- J’arrivai un peu à l’avance. Les lieux étaient déserts si ce n’était un véhicule à l’aile gauche drôlement cabossée, garé sur le bas côté.  Je saluai le jeune homme qui remontait la pente chargé d’un « jelly can » que je présumai, pleine d’eau de Pâques. En échange, je reçus un discret signe de tête. Pourtant, je me disais que pour croire à cette tradition, il devait y avoir un brin de folie en lui non?... Ça ne m’a pas semblé être le cas. Peut-être était-il beaucoup trop tard pour lui plutôt que beaucoup trop tôt?...  Peu importe… Mes Amis se pointèrent vers 4 :30. À tour de rôle, on prit une gorgée de l’eau recueillie à même la source.  Pour la san

La rivière-du-Loup...

Des smel' et des pommet' des as de piq' Des rav' et des carot' des manch' de piq' D'la fleur d'la poch' d'avoin' des souliers d'boeuf Des fill' et des garçons heureux Elle a un trou ma marmite, Elle a un trou par-dessous La rivière-du-Loup est large, large La rivière-du-Loup est large partout!... Des smel' et des pommet' des as de piq'............ Elle a deux trous ma marmite, Elle a deux trous par-dessous... (clin d'oeil à mon Amie So de Kuujjuaq-Rivière-du-Loup et à l'Ami Pat de Rimouski, à qui j'ai cassé les oreilles pendant quelques kilomètres entre Rimouski et L'Islet-sur-Mer, en février dernier...) ;-)