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Messages

Affichage des messages du janvier, 2012

Un de moins... ou n'importe quoi...

Non… N’allez surtout pas croire cela… Ce que vous pensez… là… Ce n’est pas ça… Ce n’est que leurre… Leurre et peur, peur de l’heure… J’aurais pu trouver n’importe quoi d’autre que de parler d’un mois, mois qui emporte avec lui une partie de moi… Si j’avais été en panne, je me serais garée et j’aurais attendu d’avoir l’inspiration pour redémarrer… Je ne serais pas demeurée sous les cristaux, à blanchir contre la neige. Je me serais levée pour continuer… Et si l’un de moins l’avait été en plus, je ne serais pas là à déblatérer sur ce surplus… Je ne serais pas à glisser à n’en savoir que faire, dans un gant de velours, une main de fer… Je ne serais pas à réaliser, que les petites choses mènent souvent aux grandes, en bonnes doses… Je comprendrais que l’insouciance dérange, étrangle, et entraîne le rance… J’accepterais que de déjouer c’est jouer, que de tordre c’est un peu comme mordre… Ça fait mal, mais juste par en-dedans… photo : « Panne sèche », Kuujjuaq, janvier 2012

Damien Rice - Eskimo (Album O)

Essai

Si je fermais les yeux et que je laissais mes doigts pianoter sans censure, est-ce que je parviendrais à faire passer tout aux bouts, les notes de musique de Damien Rice, celles qui s’élèvent dans ma tête en un gigantesque concerto? Est-ce que j’arriverais à vous faire percevoir la candeur de la voix qui égrène les notes dans un crescendo ahurissant? Vous faire distinguer les mots qui clament instant de doute dans sa chanson « Eskimo »?... J’ai les yeux fermés ... Entendez-vous?... Ressentez-vous, le vide?... Comme si l’équilibre devenait précaire... « Tiredness fuels empty thoughts, I find myself disposed, brightness fills empty space in search of inspiration, harder now with higher speed, washing in on top of me; so I look to my Eskimo friend... I look to my Eskimo friend... I look to my Eskimo friend... When I’m down, down, down... Rain it wets muddy roads; I find myself exposed, tapping dies, but irritate, in search of destination, harder now with higher speed, washing in on top

"Bonjour! C'est Moi..."

Journée tranquille, de « dolce farniente ». J’ai rattrapé les appels téléphoniques que j’avais loupés hier et me suis ainsi promenée de Rivière-Ouelle à Montréal en faisant un détour par Trécesson, à un Pavillon ayant vue sur le lac Beauchamps. J’ai pénétré par mon imaginaire, quelques-uns de ces endroits, voyant les pièces où se trouvaient mes correspondants. J’ai entendu leurs nouvelles que j’ai aisément portées jusqu’à chez-moi, au Nunavik. Quand on y pense, c’est facile de voyager et de prendre du temps pour ceux qu’on aime. Comme il est facile aussi par de toutes petites actions, d’apporter un rayon de soleil supplémentaire dans la vie de certaines personnes esseulées… Comme si une petite graine semée aux quatre vents pouvait faire de grands changements… J’ose y croire… Pour le reste ce fut un dimanche de réflexion. Réflexion sur un article lu sur la scarification corporelle chez un peuple de l’Éthiopie… Triste réalité… Réflexion sur l’origine du sida, documentaire présenté à l’é

Le temps d'une pause

Je serais curieuse de savoir quel est le pourcentage de gens profitant de leur samedi matin pour faire la besogne ménagère? Pour ma part, c’est le moment idéal. De plus, comme depuis quelques années j’ai bien appris à vivre avec la poussière et qu’ensemble nous faisons « bon ménage », les samedis se succèdent sans se ressembler! Si le cœur m’en dit, je suis toujours partante, surtout si les meubles exhalent un fin film blanchâtre qui se dépose, curieusement un peu partout. C’est l’élément déclencheur. Devinez ce que j’ai fait cet avant-midi?... Aussi comme j’étais à court de provisions et un peu en manque de motivation pour aller en randonnée, j’ai « kill two birds with one stone » en allant faire mon épicerie à pied, comme une Grande. Le retour fut quelque peu ardu surtout à cause du poids de mon sac à dos, mais un peu comme le font les Chinois, j’ai fait de petits pas, et musique aidant, je pus revenir chez-moi gorgée de fierté, et d’avoir de quoi manger, et d’avoir bougé. Demain ser

Happy Feet 2 - Bande Annonce - HD - VF

Septième ciel

Vingt-sept janvier : encore un lever de soleil éblouissant! Quand je quitterai le Nunavik, j’apporterai dans mes bagages, mille photos de ce Galarneau et trois cents, de lunes et de toundra… Lorsque je me suis engagée dans le petit sentier de motoneige me donnant chaque matin, l’illusion de partir en randonnée plutôt qu’au travail, pas une once de vent ne planait sur la ville, et seule la chaleur sortant des cheminées, troublait l’horizon en laissant de longs rubans diaphanes s’élever droits vers le ciel … Le calme plat… À Kuujjuaq, quand le vent s’absente pour laisser toute la place au froid, ça reste confortable parce que l’air est sec. Comme le froid Abitibien quoi! Mis à part cet aveuglant début de journée, j’ai rencontré cet après-midi, quelques personnes à la maison des Elders, dans le but de les informer sur le diabète. Quelle douceur de redevenir quelques trop courts instants, travailleuse-terrain. Comme si la terre s’arrêtait subitement de tourner pour me laisser m’imprégner

Les Trois Mousquetaires

J’arrive du cinéma. Je me sens chargée de l’adrénaline du beau D’Artagnan qui s’est donné corps et âme pour sauver sa belle Constance… C’est ce que j’en ai compris… Les décors et les costumes étaient magnifiques. La méchante Milady de Winter, faisait étalage de ses charmes sans ambages, alors que le sournois Cardinal de Richelieu complotait avec le comte de Rochefort… À moins que ce ne soit… J’ai adoré : … les robes de Milady... ... et la robe du cheval de D’Artagnan; … l’acteur tenant le rôle du roi Louis XIII avec ses costumes qui immanquablement, n’étaient jamais de la bonne couleur… … et la couleur émeraude des aménagements paysagers; … et enfin, le jeune et beau D’Artagnan… Voilà pour ma sobre chronique cinéma. Demain, il se pourrait fort bien que je me laisse tenter par « Happy Feet Two », un vrai film pour gens du Nord… Que voulez-vous : le cinéma, on aime ou on n’aime pas! photo : « Pour gens du Nord seulement… », Kuujjuaq, janvier 2012

En berne

La neige avait eu beau se montrer aussi blanche et légère que plumes égarées, et le vent souffler aussi fort qu’il le pouvait du Nord, la ville avait soudainement revêtu son habit des jours gris. Tristesse... Même les quelques maisons nichant tout près du bureau avaient un air morne et tristounet. La lueur crépusculaire ne suffisait pas à éclairer ce début de journée. Les drapeaux en berne, lançaient dans l’ air glacé, leur aubade de bruits métalliques et de claquements d’étoffe. La minute de silence fut de mise… J’allais présenter la carte codée tenant lieu de clé lorsque je voulus immortaliser ce moment. En mémoire de… Je savais depuis hier qu’une Grand-Mère avait fait le grand saut vers l’Au-delà. Je savais aussi depuis hier, qu’un Petit Être l’avait suivie de près… J’ai pensé qu’ « Il », avait tout prévu… Du moins je souhaitais que l’Enfant n’ait pas eu à faire seul ce long voyage. Je me suis dit : « Sûrement que la Mamie l’a attendu … » Ainsi arrivent ces moments où l’on aperçoi

Neige d'enfant

Dix-sept heures quinze : emmitouflée comme à mon habitude, je poussai la porte qui s’ouvrit sur un vrai tableau hivernal. Vent soufflant, neige, froid et juste assez plein de blanc… Moment privilégié pour moi, j’aime l’hiver. J’aime croire que je m’enfonce dans la nuit, allant au devant de quelques aventures insolites et combien imaginaires. Ce soir cependant, si j’avais eu un appareil pour mesurer l’énergie qui m’habitait, j’aurais sûrement eu besoin d’une nouvelle batterie. J'avais même osé demander à ma Voisine si elle quittait bientôt, espérant… Sa réponse brève mais explicite « Je travaille jusqu’à huit heures » ne m’avait guère laissé autre choix que celui de me donner un coup de pied au derrière pour aller au-devant de cet hiver qui décidait aujourd’hui, de se poudrer le bout du nez… ... De nous poudrer le bout du nez!... « … Il est tombé sur Kuujjuaq, des brillants de neige. Pendant que j’évitais les nombreux véhicules passant en trombe tout près de moi, mes pas se frayaie

Blanche-Page...

… comme l’hiver. Manque d’inspiration mais j’insiste, persiste… Comme au temps des « pages du matin » où tout déboulait et atterrissait pêle-mêle sur les lignes du cahier bon marché. Chemin faisant, se frayait une idée qui finissait parfois par s’étaler de tout son long, sous mes yeux un peu ahuris, dois-je admettre… Perchée haut sur un tabouret ou accroupie contre un mur, je laissais couler, avec démesure, sans censure, les mots tels quels… Ça prenait trente minutes pour noircir trois pages… Mille huit cents secondes à comprendre qu’il n’y avait rien à comprendre… Mais je crois que je vous ai déjà raconté tout ça… Et ça me revient quand je sens qu’il n’y a rien qui vient. Rien que le vide… Mais... « … J’ai tout de même passé toute la journée à l’une des deux écoles du village. La plus grande, celle des « Grands ». Je n’étais pas seule. Je travaillais en équipe avec une gentille Dame venue de Puvirnituq, pour jaser « diabète » avec… les Grands! J’adore ce que je fais. Je raffole de ce

Zen solitude

J’ai roupillé comme une bonne jusqu’à neuf heures tapantes. J’ai même eu un peu de difficulté à sortir du lit. Seule l’idée d’avoir laissé un message à mon Voisin, à savoir, qu’il pouvait venir chercher une clé à partir de dix heures, m’a poussée tout en bas. Ce fut le premier pas… Je voyais le soleil qui me défiait de braver le froid pour aller à sa rencontre… Et comme je n’ai pas froid aux yeux… … J’ai quitté la maison vers midi, après avoir lancé le défi à mon Ami Pat du Bas du Fleuve… Question de nous motiver… J’ai pris la route du radar, sachant qu’un aller-retour me tiendrait en marche pour la prochaine heure et demie… Mais voilà… Devant la croisée des chemins, je décidai de poursuivre ma route vers la Marina, même si je savais que cela prolongerait ma sortie hivernale. Tant qu’à y être… Le temps était magnifique, le froid titanesque. Heureusement, pour la première partie de la randonnée, j’avais le vent qui me parlait dans le dos… Le retour cependant… Le foulard, encore une fois

C'est pas à cause, y'en a ben manque

Ma recherche a débuté bien tranquillement par cette expression, attrapée en vol alors que je partageais un plat de pâtes à l’italienne avec des Amis qui viendront s’installer sous peu, tout près de chez-moi. Comme ma Collègue est originaire de Charlevoix mais a vécu quelques années au Saguenay-Lac St-Jean, j’étais curieuse de voir d’où provenait cette expression signifiant « il y en a beaucoup » ( j’ai aussi trouvé sur un autre site cette explication : ben manque (expr. de la Côte-Nord) probablement, peut-être : on va ben manque aller à' pêche demai n ) Je ne veux pas m’en faire accrère avec ça, mais d’une chose à l’autre, j’ai découvert deux liens bien intéressants d’expressions québécoises… Pardon : jeannoises et québécoises!!! Je me suis dit : « Deblouse un peu , c’est quand même juste une expression. » Mais j’étais lancée et incapable d’arrêter mes discours simples alors… J’ai commencé à boire quelques-unes de ces paroles, si souvent entendues dans mon enfance. Maman Fitzsou

Comme un croissant de lune

Il y a des choses dans la vie que l'on réalise à plein, d'autres que l'on réalise à moitié... Des rêves qui se mutent en silence, des réalités qui nous explosent en plein visage... Des matins qui nous éveillent à l'essentiel et des soirs qui nous ramènent, fatigués, à la réalité... Des journées qui s'égrènent et qui finissent par passer... Des semaines anticipées, et qui finissent... Par passer... Il y a des moments, où privilégiée, j'assiste à la vie, Une vie Nordique, pleine de rencontres et d'amitiés, Qu'il s'agit de cueillir même si ce n'est pas l'automne... Semence semée, grandie... Récolte de ce que l'on a enfoui, tout au long de l'année... Ouf! À cela j'aurais pu ajouter que ce que l'on voit parfois, N'est qu'infime partie de ce qui est vraiment... photo:"L'infime partie...", Kuujjuaq, 2012

"Kill two birds with one stone"

J'adore cette expression anglaise! Vous l'ai-je déjà dit? Je l'ai réentendue en réunion cet après-midi... Ça m'a fait sourire... Parlant de réunion, tout va bon train. Depuis mercredi que nous échangeons sur nos bons coups et nos bonnes pratiques en diabète en ce qui concerne les Inuit vivant d'un bout à l'autre du Nord Canadien. Quand même... Le repas communautaire mettant en vedette Mrs Veevee mercredi soir, s'est bien déroulé. On a estimé l'assistance à environ deux cents personnes, venues et se sustenter et rigoler. La soupe était délicieuse, le rire de Mrs Veevee, comme un coulis de douceur sur nos vies stressées. Pardon: sur ma vie stressée! Parce que j'ai vraiment l'impression d'être la seule à vivre du stress ici! J'imagine que ça prenait quelqu'un, alors pourquoi pas moi?... Farce à part, plus qu'une demie journée et cette rencontre qui me taraude depuis un an ( vous avez bien lu ) sera chose du passé. Et vous savez quoi?

Capturer "l'effroi"...

Un beau matin de janvier, seule dans le sentier menant au bureau, je me surpris à vouloir tout à coup capturer « l’effroi », comme ça, tout bonnement, comme si je n’avais que ça à faire moi le matin, courir après « l’effroi »… J’avais en tête de le prendre en chasse et de l’immortaliser pour vous le montrer. Je croyais bien naïvement qu’il se laisserait faire, qu’il serait bon joueur et qu’il prendrait la pose. Mais non… J’ai voulu, toujours pour vous, capter sa fluidité, sa transparence, tout à coup vous le verriez bientôt près de chez-vous. Je voulais que vous le reconnaissiez, qu’il vous soit autant familier qu’à moi. Je voulais que vous voyiez celui qui monte très haut dans le ciel, ces mêmes matins où l’oxygène peine à descendre très bas dans les poumons pour se rendre aux alvéoles… « L’effroi » qui nous enroule dans l’ardeur des pas qui s’enfoncent dans la blancheur de miniatures cristaux de glace, celui qui nous tend ses mains de vapeur froide, fantôme imaginaire flottant entr

Quelques nouvelles...

http://www.meteo.gc.ca/city/pages/qc-150_metric_f.html (Environnement Canada) Kuujjuaq Conditions actuelles -31 °C Enregistrées à: Aéroport de Kuujjuaq Date: 7h00 HNE mardi 17 janvier 2012 Condition: Dégagé Pression: 100,6 kPa Tendance: à la hausse Visibilité: 24 km Température: -31,0°C Point de rosée: -36,0°C Humidité: 61 % Vent: SO 13 km/h Refr. éolien: -42 Prévisions aujourd'hui:

Quelques mots pour dire...

... que je ne pourrai probablement pas tenir le rythme du blogue cette semaine. Je travaille en collaboration, à un évènement pour la communauté, qui se tiendra mercredi soir et dont je pourrai sûrement vous glisser un mot par la suite. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai croisé à l'aéroport en début d'après-midi, Mrs Rebecca Veevee , Inuk originaire d'Iqaluit. Hum... je sens qu'on va bien s'amuser! Histoire à suivre... D'ici là, il y aura les préparatifs de dernières minutes ( parce que je sens qu'il y en aura plusieurs ...), les rencontres avec les participants qui arriveront demain et mercredi midi, la soirée avec repas communautaire offert à toute la population, enfin bref la Petite Nature que je suis aura fort probablement son lot de stress dans les jours à venir... Si je peux, je garde contact, sinon, je vous reviens dès que je perçois une accalmie dans cette vie Nordique... Le mot d'ordre pour les prochains jours sera: "Pre

L'Arbre de l'Amitié

« Comme chaque feuille sur un arbre, les Amis embellissent notre vie; ils nous aident à nous définir en tant qu’individus. Les transformations que subit un arbre au fil des saisons ressemblent aux liens d’amitié que nous tissons au cours de notre vie. L’Arbre de l’Amitié nous rappelle de chérir chacun de nos Amis, les Anciens et les Nouveaux, car chacun d’entre eux ajoute une feuille unique à notre arbre de vie… »* N’est-ce pas universellement beau? L’Arbre de l’Amitié est représenté par des filets de verre à l’intérieur de la boule… Reçu en cadeau d’Amie F, je la trouve très représentative et unique, comme les arbres le sont, comme les Amis le sont… *source :Kitras art glass inc, Fergus, Ontario www.kitras.com « Arbres enchanteurs »

Évangeline

Vous est-il déjà arrivé de sortir de votre zone de confort, d’imaginer que le chemin poursuivi n’est peut-être pas le bon, le meilleur pour vous? Vous êtes-vous déjà questionné à savoir si vos ambitions étaient à la mesure de votre potentiel, vos aspirations à la hauteur de vos rêves? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la vie nous entraîne souvent dans le vide ( il me semble que ce sont là les paroles d’une chanson de Michel Rivard …) et ce, parfois malgré nous? Vous est-il déjà arrivé de vous mettre à nu, sans savoir si cela vous nuirait ou pas? En ce qui me concerne, ce soir je réponds « oui » à toutes ces questions. Comme ça… Parce qu’aujourd’hui Amie Sue et moi, en plus de marcher longuement, siroter un café à l’ aérogare et bien, nous avons placoté, replacoté, rereplacoté… Nous n’avons changé en rien le monde. Nous l’avons seulement regardé d’un certain œil, pour ne pas dire d’un œil certain. Nous avons émis des hypothèses, analysé des faits, espéré des résultats… Ne reste plus

Michel Rivard - Schefferville, le dernier train

Galvaude

Je suis une personne pleine de contrastes : je me bats avec des grenades (!) le mardi pour m’empiffrer de poutine le vendredi! Et je me targue de vivre une passe « santé »… Y’a comme un manque de suite dans les idées là! Cependant, j’avais une bonne raison… Pendant quelques années, en Abitibi, nous allions passer les quelques jours précédant le 31 décembre au camp des Filles, dans le P’tit Nord. Pour mettre un peu de folie dans notre « retraite fermée », nous avions pris l’habitude, le Père de mes Enfants et moi-même, de « sortir du bois » pour nous rendre la veille du Jour de l’An en après-midi, au village le plus près où se trouvait un petit restaurant appelé « Chez Céline ». On y mangeait des mets canadiens et de la restauration rapide. C’est là et à ce moment de l’année, que je boulottais ma « poutine annuelle ». Vous avez bien lu annuelle , car dans le but de modifier mes habitudes alimentaires, j’avais décidé un beau matin ( et ne me demandez pas lequel ), de ne manger ce plat qu

Parhélie

Nous étions tous sagement au travail lorsqu’on entendit un : « Ceux et celles qui veulent voir les trois soleils, c’est le temps ou jamais ... » Les trois soleils?... Nous nous sommes approchées de la fenêtre et là, sous la lumière aveuglante du « vrai », comme deux gardes du corps, se tenaient les deux « faux ». Sachant à l’avance que prendre une pose derrière le vitrage donnerait un moins bon résultat, j’enfilai polar et gants et sortis en souliers dans la neige et le froid Nordique qui sévit ces derniers jours. M’éloignant un peu dans la cour de stationnement, je pus immortaliser pour vous ce phénomène optique lié à celui du halo solaire. Je ne m’esquinterai pas à vous expliquer : Wikipedia le fait si bien! D’ailleurs j’aime beaucoup ce passage : « Le terme est parfois utilisé, dans un sens figuré, pour décrire le pâle reflet, le double amoindri, de quelque chose ou de quelqu'un : « ...car la langue n'est qu'un portrait de l'homme, une espèce de parhélie qui répète

Fait frette...

Mes journées débutent toutes de la même manière : « snoozage » pour un bon trente minutes, réfection de lit, toilette sommaire, habillage déjà prévu la veille, arpentage du corridor, ouverture d’ordi en passant par la chambre d’amis, entrebâillement de la porte d’entrée pour que le manteau se réchauffe avant le grand départ, faire couler le café préparé la veille… Puis… Petit-déjeuner contenant trois des quatre groupes alimentaires et café, impossible à ne pas laper avant de partir, et ce, que je sois à l’heure ou pas… Certains savent pourquoi… Et pendant que je sirote, je pianote un peu. Premier site ouvert : Environnement Canada. Pourquoi? Pour savoir si je marcherai dos ou face au vent, si je dois enrouler le foulard sur mon nez, trois ou quatre fois et enfin, si je battrai des records de vitesse pour me rendre au travail... Deux ans maintenant que je vis au Nunavik, un an que je demeure au Nord du village, deuxième hiver « en-haut » comme on dit ici. Ce matin, pour la première foi

Première et dernière fois

Lundi seize heures, deux options s’offraient à moi : aller m’entraîner ou aller faire le marché… Le marché a gagné… Facile… Tout de suite en entrant à l'épicerie, à gauche se trouvait un gigantesque empilage de grenades… J’ai observé, me suis interrogée… Je n’en avais encore jamais achetées. « Ce serait bien le temps d’essayer » que je me suis dit… J’en ai pris une, oh, et puis un peu plus loin, une mangue et un pamplemousse… ( je suis dans une passe « santé » où entraînement et saine alimentation règne en rois et maîtres …) Ce soir au souper, croyant entendre une requête de ladite grenade, me suppliant d’en faire mon dessert, sans trop me questionner, je pris le petit couteau et le piqua dans le fruit… Pjjjjjttt… Le jus toi, qui est sorti de là! Il y en avait partout : sur le comptoir, le mur, le plancher… Comme de raison je n’avais pas le choix et j’ai poursuivi la délicate opération de peine et de misère, sans trop savoir comment m'y prendre et avec le résultat qu’à la fin

Ce soir c'est mon tour...

Bizarre comment je me sens… Un peu vide, un peu désenchantée, un peu bouleversée peut-être… J’aurais le goût de dire que je vais penser à moi, et fermer tout le fatras qui se trouve dans ma tête et ouvrir un bon livre, le genre où l’on s’y perd… Comme si quelque chose cherchait à se lever en moi, comme un lever de soleil timide qui n’oserait pas finalement… Comme si les couleurs vives m’habitant, avaient pâli subitement… Drôle de moments, que je sais passagers, car je les connais, les reconnais bien maintenant… Il s’agit qu'une toute première petite goutte tombe, puis une autre, et encore une autre… et voilà que mon cœur se trouve submergé, se noie dans les pourquoi et les peut-être… Normal… pour moi… Je suis à une croisée de chemins, l’entre-deux de l’ici et de la prochaine sortie… Je suis devant de lourdes semaines de travail à venir, devant un Grand qui s’est exilé au Brésil… … Et un Papa Fitzsou qui me parle de « toiles d’ avion qu’il doit absolument réparer sans savoir commen

May I have a cup of tea please?

"Thé chai: thé noir pouvant être de type Assam, infusé dans un mélange d’eau et de lait bouillis, que l’on prépare dans une casserole. Comme le mot « chai » est un mot indien qui veut déjà dire « thé », on doit plutôt parler de « masala chai » qui signifie « thé épicé »." Il existe apparemment plusieurs façons de le préparer, celui goûté cet après-midi au « tea party » d’Amie S-Stella, laissait s’ envoler des vapeurs de cannelle et de muscade, était sucré avec du sirop d’érable et nappé de crème à 35%… Décadent, tout simplement… Journée plutôt froide encore aujourd’hui et n’eut été de l’invitation pour le thé (!), je serais demeurée bien emmaillotée dans mon petit logis. Je n’en ai point de regret puisque la rencontre tout comme le thé, furent délicieux. Mais dehors, c’était encore un froid éolien de moins trente-neuf annoncé qui m’attendait. Il n’y avait, une fois de plus, qu’une mince fente pour les yeux exposés au soleil. Pas le choix! Même M. Larry, parfait inconnu jusqu’

Randonnée sans traîneau...

Dix heures, le téléphone : c’est mon Amie Sue. « Ça te tentes-tu, le chemin du Lac Stewart? Il fait super beau. » « Beau, mais je ne suis pas certaine que ce soit chaud. On ouvrant la porte de l’entrée, l’air était drôlement froid. » « Je vais regarder la météo, mon ordi est ouvert. » me dit-elle. Quelques instants plus tard… « Ouin, comme tu dis. C’est moins vingt-neuf… On prévoit moins quarante-et-un avec refroidissement éolien…» « Ok! Il fait quand même très beau. Je vais m’habiller chaudement pis je descends te rejoindre vers 12:30-13:00. » Passé midi, j’enfile pantalon « North Face » ( qui n’attache plus à cause des dix livres que se sont logées dans mes chairs depuis l’hiver dernier ), un polar, des bas ( que je croyais chauds ), tuque, cache-nez, gants, mitaines ( oui, oui, les deux paires ), manteau « Quartz Nature ». Mon appareil photo dans une poche, mon I-pod dans l’autre, lunettes sur le bout du nez, me voilà fin prête. Je sors et à peine dix minutes plus tard, je remonte m

C'était une blague?...

Il y a quelques semaines, j’étais en conférence téléphonique avec des membres de l’Inuit Diabetes Network, comité qui regroupe les représentants du programme diabète dans chacune des quatre grandes régions Inuit. L’une des participantes habitant Inuvik, dans l’Inuuvialuit ( Territoires du Nord-Ouest ), je m’informai de la période de noirceur totale. À ce moment, elle m’avait dit que la région était plongée dans le noir depuis le 6 décembre et qu’il en serait ainsi jusqu’au 6 janvier… Alors moi ce matin, toute fière de mon savoir, j’engage la conversation avec deux Kuujjuamiut et leur raconte que c’est aujourd’hui le grand jour où les Inuuvingmiut verront une lueur dans le ciel … Malheureusement pour moi, il semble que je ne possédais pas les bonnes informations puisqu’en allant sur le site d’Environnement Canada, je réalisai qu’ils n’avaient encore qu’une lune pour les éclairer. Si je me souviens bien, en janvier 2011, au moment où j’y étais, le soleil se levait vers midi pour se couch

Il était (encore) une fois…

… un Ange qui aimait beaucoup aller au cinéma. Quelle avait été sa surprise, lorsque de bon matin, un jeudi, il ( l’Ange ) avait découvert des affiches assoupies tout près du photocopieur, annonçant la reprise des projections… ce même jeudi! « Yé ! », s’écria-t-il ( l’Ange )… intérieurement! Rapidement et avant même qu’elle ne soit vraiment débutée, il ( l’Ange ) organisa sa fin de journée : entraînement après le travail, passage à l’épicerie y chercher de quoi se mettre sous la dent, invitation improvisée pour un souper chez l’Amie Sue ( qui finira par l’inviter sans même qu’il (l’Ange …) n’ait à aller au marché ). Puis le cinéma, en se croisant les doigts pour que l’Âme charitable ayant l’habitude de le ( l’Ange ) reconduire après la soirée, ait lui-même décidé de s’y pointer. Sinon… … ce serait la marche de trois kilomètres qui l’attendrait après le visionnement! Pas toujours tentant lorsqu’il est 22 :00!... « Abduction » avec Taylor Lautner, le loup-garou de Twilight, c’est le f

Blogueuse cherche gîte

L’une des premières choses que j’ai faite dans la planification de la nouvelle année, a été de positionner mes quatre sorties annuelles à des endroits stratégiques afin de mener à bien et mon travail au Nord, et ma Vie… « Prendre le Temps de prendre le Temps »… vous vous rappelez? Ainsi donc, si en février mes ailes ( et celles d’Air Inuit !) doivent me porter jusqu’au gîte de l’Anse-aux-Oies à L’Islet-sur-Mer, c’est encore un peu plus loin dans le Bas St-Laurent, que j’aspire à être en juillet. J’ai l’impression qu’à vivre à Kuujjuaq, genre de semi-retraite isolée, j’attise mon besoin de voyager, de voir d’autres cieux, d’autres levers de soleil, d’autres horizons… En fin de semaine, j’ai débuté les recherches sur Internet qui ici, fonctionne à la vitesse qu’avance une tortue. De lien en lien, j’inscris des notes sur des papiers qui deviennent vite épars sur la surface qui me sert de table de travail. Lorsque je baisse les yeux, je vois danser les mots « auberges », « gîtes », «

Poser le vent

Vous allez dire qu'une chance qu’il y a la météo pour meubler mes billets n’est-ce pas? Vous auriez peut-être un peu raison. Que voulez-vous, il y a deux moments dans la journée risquant de m’apporter du contenu : la marche du matin et … celle du soir!!!! Vous avez le choix! À mon lever, après avoir jeté un bref coup d’œil par la fenêtre, j’ai anticipé pendant quelques secondes mon début de journée. Le vent semblait déchaîné. La poudrerie le précédait… évidemment! Pourtant mon Ami Environnement Canada m’affirmait que la température était somme toute clémente. C’étaient les rafales se déplaçant jusqu’à quarante kilomètres à l’heure qui m’effrayaient! Avais-je le choix? Non! Alors… Emmitouflée dans le vieux « rat musqué » de Maman Gisèle, un foulard sur la bouche et la tuque enfoncée jusqu’aux yeux, j’ouvris précautionneusement la porte et descendis les quelques marches au métal troué. Le vent me kidnappa d’un coup, me poussant de l’avant bien malgré moi. Sourire aux lèvres, j’embarq

"Voulez-vous embarquer?"

Tôt ce matin… Il neige des boules de ouate. Le silence est poudré, la marche un peu embarrassée… Sur la route, quelques traces ici et là : des pneus qui ont roulé leur « bosse », des savates qui se sont traînées… Et moi qui déboule les côtes, prenant le Temps de prendre le Temps qui fait… Parce qu’il fait beau, un beau Temps d’hiver hivernal, comme dans les films et les recueils de photos… Et parce qu’il fait ce délicieux Temps de neige, et que j’habite au Nord du cinquante-cinquième parallèle, une camionnette s’arrête soudain à ma hauteur et j’entends : « Voulez-vous embarquer ? » En réfléchissant un peu vite, histoire de m’assurer que je n’avais pas pris résolution de marcher tous les matins, je répondis presque aussitôt : « Oui, s’il vous plaît. » Au même moment, je remarque le visuel sur la portière : une organisation de confiance. Tout semble respecter certaines règles non dites mais préétablies… Traversant la chaussée, je prends conscience de l’étroitesse de la cabine. Et nous s

Le Premier...

Si hier était le Dernier, immanquablement aujourd’hui est le Premier. Premier de combien? Je l’ignore totalement. Tout dépendra de ce que j’aurai à vous confier de ma vie du Moyen Nord Québécois, qui se poursuivra, un jour à la fois, puisque la seule chose qui m’appartiendra vraiment, sera le moment présent… Aujourd’hui s’est dessiné à l’image de plusieurs dimanches précédents, et ceci, à peu de choses près. Ma Motivatrice en activité physique, l’Amie Sue, s’est présentée de façon impromptue, alors que je végétais encore dans mon pyjama, après avoir lancé quelques paroles en l’ air , ici et là, aux trois « autres » coins de la province ! Comme de raison, il ne lui fallut que quelques minutes pour convaincre mon enveloppe corporelle paresseuse, de se vêtir chaudement pour aller affronter cette… … MAGNIFIQUE JOURNÉE HIVERNALE AU CIEL BLEUTÉ À SOUHAIT!... « Merci » lui ai-je dit à deux reprises, avec un enthousiasme et une joie non feinte. Sur la montée, pas un grain de vent, de la froi